mardi 29 avril 2014

Les greffiers troquent l’ombre pour la colère

Parfois, Ferréol Billy a le sentiment d’être transparent. Difficile à croire avec son bagou et son mètre quatre vingt-seize. Mais quand il porte sa robe noire (sur mesure, forcément), ce jeune greffier de 27 ans a bizarrement l’impression de disparaître. « Pendant les audiences, il arrive que notre présence soit complètement oubliée alors qu’on est là, à prendre des notes. Sans nous, il n’y a plus de procès, il n’y a plus rien ! »

Ce métier de greffier, peu reconnu au sein de l’institution judiciaire et mal compris du grand public, Ferréol l’a pourtant choisi pour être au plus près des justiciables. « C’est le volet humain et “service public” qui m’ont plu », confie cet Auvergnat de 27 ans. Frais émoulu de l’École nationale des greffes, en 2011, il choisit le tribunal de Créteil comme port d’attache, bien loin de son Puy-de-Dôme natal, où s’élève son mont éponyme.

jeudi 10 avril 2014

Guillaume Agnelet : « J’ai passé la moitié 
de ma vie dans le secret »

Chaque famille a ses silences. Ceux de la famille Agnelet, lourds et poisseux, sont peuplés de fantômes. La cour d’assises d’Ille-et-Vilaine a confronté hier le fils Guillaume – qui a fait basculer le procès lundi avec de nouvelles déclarations – à sa mère Annie Litas, son père, Maurice Agnelet, et son frère Thomas. Toute l’intimité d’une famille jetée en pâture à une salle d’audience pleine à craquer de journalistes et de curieux.

D’abord posé et sobre, Guillaume Agnelet a terminé sa déposition en sanglotant dans le micro, lâchant d’une voix mal maîtrisée : « Ce qui tue plus que la vérité, c’est le secret. J’ai passé plus de la moitié de ma vie dans le secret. » L’homme de quarante-cinq ans a réitéré les déclarations qu’il avait faites lundi devant la cour. Oui, à plusieurs reprises et séparément, ses parents lui auraient avoué le meurtre d’Agnès Le Roux par Maurice Agnelet lors d’un séjour en Italie à la Toussaint 1977. Mais, face à lui, ses parents et son frère nient catégoriquement.

mercredi 2 avril 2014

Le procès Heaulme finit dans une impasse


« Le dossier ne paraît pas en état d’être jugé. » D’un ton grave, dans une salle d’audience silencieuse mais pleine à craquer, le président de la cour d’assises de la Moselle a annoncé, hier soir, le renvoi à une date ultérieure du procès de Francis Heaulme, suivant ainsi les réquisitions de l’avocat général.

« La vérité finira par être affirmée », a poursuivi Gabriel Steffanus, s’adressant aux parties civiles pour leur dire son « regret de ne pas pouvoir mener les débats jusqu’à leur terme ». « L’entière vérité est à ce prix, a-t-il poursuivi, au prix de ces nouvelles souffrances qui vous sont infligées. » Puis, s’adressant à Patrick Dils : « Je tiens à dire combien a été immense l’erreur judiciaire qui vous a frappé, puisse une telle catastrophe judiciaire ne jamais se reproduire. »

mardi 1 avril 2014

Rebondissements en série 
au procès de Francis Heaulme


Il est entré dans le box de verre tel un fantôme : teint grisâtre, cheveux blancs mal coupés, corps maigre dans un jogging noir à rayures blanches. À cinquante-cinq ans, Francis Heaulme en paraît quinze de plus. Le tueur en série trébuche, bafouille, perd ses mots. Mais sa silhouette d’oiseau de proie n’émeut pas. Déjà condamné pour neuf meurtres, Francis Heaulme comparait jusqu’au 24 avril devant la cour d’assises de Moselle pour les meurtres d’Alexandre Beckrich et de Cyril Beining, deux garçons de huit ans, à Montigny-lès-Metz en septembre 1986.