dimanche 26 octobre 2014

Justice expéditive pour les « 18 du 57 »

Il arrive que la justice ne soit pas solennelle. Et c’est fort dommage. Surtout quand il s’agit des exploités, des pauvres, des exclus. Qui ont, plus que n’importe qui, soif d’équité. C’est le cas des dix-huit travailleurs sans papiers du 57, bd de Strasbourg (Paris 10e), en lutte depuis des mois pour obtenir arriérés de salaire et régularisation. Alors que leur plainte pour traite des êtres humains a eu toutes les difficultés à être déposée, celle de leur propriétaire réclamant leur expulsion du salon de coiffure qu’ils occupent était audiencée hier matin, en urgence, devant le tribunal de grande instance de Paris. Quinze d’entre eux étant toujours sans titre de séjour, cette expulsion les rejetterait dans l’ombre et la clandestinité.

jeudi 23 octobre 2014

Alain Pojolat : « Aucun gouvernement ne nous interdira la rue »

Il est un peu moins de 10 heures, hier matin, lorsque l'Internationale retentit dans la 24e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Personne ne bronche, à peine quelques sourires sur les bancs du public. Car l'affaire est grave. Si plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées place Saint-Michel à quelques mètres du palais de justice – dont les chants résonnent jusque dans la salle d'audience - c'est justement pour défendre la liberté de manifester. Alain Pojolat, militant syndical (CGT) et politique (NPA) est poursuivi pour avoir « organisé » des manifestations interdites en juillet à Paris, en solidarité avec la Palestine. Il risque jusqu'à six mois de prison et 7500 euros d'amende.

jeudi 16 octobre 2014

Prison ferme requise, en «mémoire» des victimes de Xynthia

Ses larges épaules se sont imperceptiblement affaissées. Sur le banc des prévenus, hier matin, l’ancien maire de La Faute-sur-Mer n’a pas bronché à l’énoncé des réquisitions du procureur de la République, pourtant extrêmement sévères à son encontre: « Vu la particulière gravité des faits, je vous demande d’entrer en voie de condamnation à l’encontre de René Marratier en lui infligeant la peine de quatre ans de prison, dont un an assorti du sursis, et 30000 euros d’amende. »

jeudi 9 octobre 2014

L’État est-il le grand absent du procès Xynthia ?

A la quatrième semaine d’audience du procès de la tempête Xynthia, une question plane sur l’annexe du tribunal de grande instance des Sables d’Olonne (Vendée) : les élus de la Faute-sur-mer, et notamment le maire de 1989 à 2014, René Marratier, sont-ils les seuls responsables de l’inondation de cette commune qui fit 29 morts en février 2010 ? On leur reproche de ne pas avoir informé la population des risques de la tempête qu’ils connaissaient et d’avoir délivré des permis de construire dans des zones inondables. Poursuivis pour homicides involontaires aggravés et mises en danger d’autrui, ils risquent cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende. Le maire comparait aux côtés de trois autres prévenus : sa première adjointe, chargée de l’urbanisme, le fils de cette dernière, agent immobilier et président de l’association chargée de l’entretien de la digue, ainsi qu’un agent de la direction départementale de l’équipement (DDE), à qui l’on reproche de ne pas avoir téléphoné à René Marratier la veille de la tempête. Un cinquième prévenu, prometteur immobilier, est décédé pendant le procès.

mardi 7 octobre 2014

Le « petit maire » de la Faute n’en reconnait aucune


Il est maladroit René Marratier. Dans sa bouche, les mots se bousculent, les expressions se mélangent. En costume bleu marine, l’ancien maire de la Faute-sur-mer de 1989 à 2014 était entendu hier par le tribunal des Sables d’Olonne (Vendée), où il comparait depuis trois semaines pour homicides involontaires aggravés et mise en danger d’autrui.

jeudi 2 octobre 2014

Le « pied écrasé » de la Manif pour tous en procès

Peut-on arracher des tracts d’opposants politiques et cela constitue t-il une violence ? Cette question était au cœur d’un curieux procès, ce jeudi matin, devant le juge de proximité du tribunal d’instance de Paris, où deux militants LGBT comparaissaient pour « violences volontaires ». En tentant de retirer des tracts des mains de militants de la Manif pour tous, ils leur auraient « plié les doigts » et « marché sur le pied »...

Les faits remontent au 22 mars 2013, peu après 20 heures. Sur le parvis de la gare Saint-Lazare, « trois ou quatre » sympathisants de la Manif pour tous distribuent des tracts appelant à manifester. « Cinq ou six » militants LGBT dont Camille*, 23 ans, étudiant en sociologie et Nathan, 26 ans, salarié de l’association de lutte contre le sida Aides, décident de ne pas laisser faire. « Notre action était non violente, raconte Nathan devant la juge. On reproduisait les clichés sur les homosexuels, on portait des capes roses à paillettes et on dansait. » Rires dans la salle.