vendredi 23 septembre 2016

« Il est mis à terre par les CRS. Où est la rébellion ? »

La foule des grands jours s'est pressée hier à la 24e chambre du tribunal correctionnel de Paris. De nombreux militants venus soutenir les opposants à la loi travail poursuivis pour rébellion. Un public pas toujours discipliné que tente de faire taire la procureure. « C'est moi qui assure la police de l'audience, la reprend la présidente du tribunal. Et jusqu'ici, je n'ai rien entendu de dérangeant ». « Des rires », lui répond, outrée, la représentante du parquet. Le terme utilisé par la présidente dans son rapport pour parler des « nasses » a de quoi amuser les militants : « La police parle de 'zones de recueillement'... Il faut bien lui donner un nom, même si ça fait un peu église... »

vendredi 16 septembre 2016

Jérôme Cahuzac fixé sur son sort le 8 décembre

Jérôme Cahuzac ne se sera donc jamais excusé durant les sept jours qu'auront duré son procès devant la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Pour la dernière journée d'audience, la parole était à la défense des époux Cahuzac, poursuivis pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale. Me Sébastien Schapira, avocat de Mme, a tenté de minimiser les faits : "On juge avec notre regard d'aujourd'hui, mais à l'époque (1997, NDLR), il y avait une tolérance. On avait sa Rolex à 50 ans et son compte en Suisse".

jeudi 15 septembre 2016

Prison ferme requise au «procès de la trahison»

Il n’était pas aisé dans un procès aussi médiatique et symbolique que celui de Jérôme Cahuzac, ancien ministre du Budget poursuivi pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale, de requérir «la juste peine». Le parquet national financier s’y est efforcé hier en requérant des peines de prison ferme contre les époux Cahuzac et de lourdes amendes contre les banquiers suisses.
Mais plus que les peines requises, c’est la dureté des mots prononcés hier matin devant la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris qui resteront. Devant l’ancien ministre socialiste aux yeux baissés, le vice-procureur Jean Marc Toublanc a rappelé le séisme de la découverte des faits en décembre 2012: «C’est la République toute entière qui tremble de voir le premier d’entre-eux, le gardien de l’égalité devant l’impôt, piétiner l’égalité fiscale». «Les yeux de tous les citoyens sont tournés vers leur justice et attendent que vous répariez cette blessure, tonne le vice-procureur à l’adresse du tribunal. Votre jugement ne devra être ni trop clément ni trop sévère pour que l’égalité devant la loi reprenne du sens.»

mardi 13 septembre 2016

Jérôme Cahuzac: «Je n’ai jamais menti au président»

Dans les premiers jours de son procès, Jérôme Cahuzac avait eu cet aphorisme: «Il est toujours utile d’ignorer ce qu’il est inutile de savoir.» À croire les nouvelles révélations de l’ex ministre du Budget hier à la barre, le président François Hollande aurait fait sienne cette maxime

Le coûteux "train de vie" des Cahuzac

La 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris a découvert hier après-midi la trichologie. Une "spécificité anglaise", à mi-chemin entre les dermatologues et les coiffeurs, qui permet aux Anglais de consulter en cas de problèmes capillaires. "Ça vient du grec, tricho, cheveux", explique en riant Patricia Cahuzac.

L'ex épouse de Jérôme Cahuzac, poursuivie elle aussi pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale, est apparue très décontractée hier à la barre, où elle a enfin été interrogée en ce début de deuxième et dernière semaine d'audience. Chemise blanche, jupe noire, cheveux blonds attachés en chignon, celle qui jusqu'à présent était restée assise, les yeux baissés, sur le banc des prévenus, répond volontiers aux questions du président du tribunal Peimane Ghaleh-Marzban.


vendredi 9 septembre 2016

Quand Cahuzac sauvait son couple en fraudant le fisc

Pour la première fois depuis le début de son procès lundi, Jérôme Cahuzac, poursuivi pour fraude fiscale, blanchiment de fraude fiscale et fausse déclaration de patrimoine a exprimé une émotion jeudi matin. A la barre, il décrit l'homme qu'il était en décembre 2007, tout juste élu député "au terme d'une campagne extrêmement dure et éprouvante". "Nous rentrons dans ce que furent les années 2000 : le naufrage de notre couple, poursuit-il. En 2007, je lui dis (à sa femme à ses côtés sur le banc des prévenus) : 'Maintenant que j'ai reconquis mon siège, je vais te reconquérir toi'". La voix tremble un peu. "Les vacances au Seychelles faisaient partie de cette stratégie, mais je n'avais plus les moyens de les payer. Comme député, j'avais arrêté toutes mes activités de consultant. Je n'hésite pas".

mercredi 7 septembre 2016

Au procès Cahuzac, la thèse d'un trésor de guerre pour Rocard se fissure

Le procès sur les mensonges de Jérôme Cahuzac, poursuivi pour fraude fiscale, blanchiment de fraude fiscale et fausse déclaration de patrimoine, pourra certainement éclairer les futurs étudiants en droit sur le concept de « vérité judiciaire ». « La vérité que j'ai décidé de dire n'est pas une stratégie, tente l'ancien ministre du Budget à la barre. La vérité, c'est la vérité. » Aimablement, le président de la 32ème chambre du tribunal correctionnel de Paris, Peimane Ghaleh-Marzban, chargé de le juger jusqu'au 15 septembre, le reprend : « Je ne veux pas être intrusif sur le rapport à la vérité M. Cahuzac, mais l'invoquer dans un dossier où il y a des évolutions de propos peut être... complexe. »

Ce matin, les débats sont revenus sur la « vérité » révélée par Jérôme Cahuzac à l'ouverture de son procès, lundi. L'ancien ministre du Budget avait alors affirmé que son compte ouvert en Suisse en 1992 avait servi à dissimuler le financement occulte des activités politiques de feu Michel Rocard. Mais Jean Marc Toublanc, le vice-procureur du parquet national financier, n'y croit pas. « Après sa défaite historique (aux élections européennes de 1994, NDLR), des laboratoires pharmaceutiques sont prêts à donner un demi-million à Michel Rocard ? » « Un pari sur l'avenir », tente Jérôme Cahuzac.

mardi 6 septembre 2016

Jérôme Cahuzac : « Tout le monde savait »

Un long silence. « Est-ce que vous me permettez de revenir en arrière, Monsieur le président ? » En fin d’après-midi hier, le procès de Jérôme Cahuzac, ouvert quelques heures plus tôt, a soudainement basculé. Le président de la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris vient de rentrer dans le vif du sujet en demandant à l’ancien ministre Cahuzac, poursuivi pour fraude et évasion fiscales, d’expliquer la création, en 1992, de son premier compte en Suisse.