jeudi 27 avril 2017

Fatigués, les « soldats » Traoré affrontent de nouveau la justice

Quatre mois se sont écoulés depuis que Bagui Traoré a été condamné à huit mois de prison ferme pour injures et violences contre des policiers municipaux. Et pourtant, mardi, ce n’est pas le même homme qui est apparu dans le box des accusés de la cour d’appel de Versailles. En première instance, au tribunal correctionnel de Pontoise (Val-d’Oise), le grand frère d’Adama Traoré était apparu très combatif, apostrophant juges et avocats, allant jusqu’à lancer au procureur qui l’assaillait de questions sur sa vie privée un provocant « Je suis polygame comme mon père ! »

Mais quatre mois ont passé. À Fleury, à purger sa peine « loin des siens qui sont en deuil, alors que sa mère pleure tous les jours », rappelle Me Yassine Bouzrou, son avocat. En juillet dernier, Bagui est le dernier à avoir vu son petit frère Adama vivant, avant qu’il ne meure dans les circonstances toujours pas élucidées d’une arrestation policière à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise). Puis, début mars, Bagui a été mis en examen, pour tentatives d’assassinat sur personnes dépositaires de l’autorité publique. Il est soupçonné d’être impliqué dans les tirs d’armes à feu lors des émeutes qui ont suivi la mort d’Adama. Un « acharnement judiciaire » dénoncé par la famille Traoré et par Bagui, qui a fait plusieurs semaines de grève de la faim.