vendredi 23 juin 2017

Sydney Amiel condamné à dix ans d'emprisonnement

L'ancien avocat a été reconnu coupable d'un viol et de quatre agressions sexuelles aggravées. Il a immédiatement fait appel de ce verdict.
Sidney Amiel dormira en prison ce soir. Après huit heures de délibéré, la cour d'assises de Versailles l'a déclaré coupable d'un viol et de quatre agressions sexuelles aggravées. Les trois magistrats professionnels et les six jurés tirés au sort devaient répondre à dix questions sur la culpabilité de l'ancien ténor du barreau de Chartres pour cinq plaignantes. Tandis que la présidente égrenait la liste des questions et répondait « oui » à chacune d'entre elles, Sidney Amiel se balançait d'avant en arrière. Celui qui comparaissait libre depuis le 6 juin devant la cour d'assises de Versailles a rapidement été placé dans le box des accusés tandis que ses victimes, sur les bancs des parties civiles, et ses enfants, dans le public, pleuraient.

La cour d'assises de Versailles a suivi les réquisitions de l'avocat général qui avait demandé, hier, « environ dix ans d'emprisonnement ». « Les faits reprochés sont aggravés par sa qualité d'avocat, il ne pouvait pas ignorer le caractère répréhensible de ce qu'il a fait » estime l'avocat général qui a balayé un par un les nombreux complots - professionnel, antisémite, policier - avancés par Sidney Amiel pour expliquer les accusations portées contre lui. « Tous ces complots n'ont aucun rapport entre eux, ceci ne tient pas debout. » « En réalité, je crois qu'il ne se contrôle pas, nous avons bel et bien affaire à un obsédé sexuel. Il aurait dû pouvoir se contrôler, se soigner, il n'a rien fait ».
Dans une plaidoirie d'une heure trente, Frédéric Landon a tenté de convaincre les jurés de raisonner « en tant que juges » dans ce « dossier hallucinant » et « complètement atypique » qui « comporte de nombreuses failles ». « Sidney Amiel se défend mal, parce que c'est un avocat qui n'est pas à la place qui est la sienne », a estimé le conseil. « Vous n'êtes pas là pour faire plaisir (aux victimes, NDLR), mais pour faire émerger une vérité judiciaire. Et si vous l'acquittez, ça ne dira nullement que ce sont des menteuses ».
Pour les parties civiles Pierre-Ann Laugery, conseil de la victime de viol, a dressé le portrait d'un «dominateur sexuel » exhortant les jurés à libérer les victimes de « la boule au ventre », de la « honte », de la « culpabilité » qu'elles ressentent depuis les faits. « C'est lui qui est coupable de tout ça, ne les laissez pas sur le bord du chemin ».
Ce matin, au moment de prononcer ses derniers mots devant la cour, l'ancien avocat a répété à la barre : « Je ne l'ai pas fait », comme il avait nié les faits tout au long du procès. « Bien que n'ayant pas commis ces faits, j'ai déjà payé. Ma vie professionnelle s'est effondrée, ma vie familiale, ma vie sociale. » Au terme de trois semaines de procès, Sidney Amiel quitte difficilement la barre. « Voilà ce que je voulais vous dire.... Ça n'est pas grand chose. »
Son avocat a d'ores et déjà fait appel de ce verdict.
Marie Barbier









"Souvenez vous de ce gamin qui est arrivé à l'âge de 6 ans, qu'on appelait le "nain" au cabinet"



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